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PROJET 7 : CEUX QUI M'AIMENT

Ce projet d'installation en cours a pour point de départ un film de Patrice Chéreau réalisé en 1998, Ceux qui m’aiment prendront le train

Il se sera composé, dans une première partie, d'une ré-appropriation du trajet en train effectué les personnages du film, de Paris à Limoges. la vidéo de la captation apparaîtrait alors la nuit tombante.

Sont mis ainsi en parallèle les passants qui ne font que déambuler, flâner, devant les vitrines et les voyageurs du train qui regardent le paysage défiler. Ces deux dimensions se rejoignent en une seule action : passer devant.

La deuxième partie de ce projet prendra le relais durant la journée.

Il s'agira de trois vidéos tournées dans plusieurs gares (dont Limoges). Sur ces vidéos on assistera aux départs de voyageurs, filmés au niveau des fenêtres. Ces images des trois gares seraient montées sur trois moniteurs (un par gare, mais le nombre pourrait être plus important en fonction des moyens). On assisterait alors, toute la journée, aux départ de protagoniste possibles du film/train de nuit

Ainsi ce projet évoquerait les liens qui se sont tissés entre le train et le cinéma depuis son origine. On peut mentionner à ce titre l’un des premiers films de l’histoire du cinéma, L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat des frères Lumière (1895) ou bien la cartographie filmée du continent américain mais aussi de la France qui a été permise par les trains dans les années 40-50. La métaphore du train comme cinéma est courante (la pellicule (à l’image du rail), le mouvement, la durée, les sièges, le déroulement, ... ).

Mais au delà de cet aspect, mon projet aborde aussi la dimension hypnotique du voyage (en train ou cinématographiquement). L’état d’hypnose du spectateur et du voyageur de train comme a pu en parler Raymond Bellour dans son ouvrage Le Corps du cinéma: hypnoses, émotions, animalités, ou bien Mireille Benton dans son article «Train, cinéma et modernité : entre hystérie et hypnose » de 2005 :

«Cet état hypnotique peut aussi à l’occasion gagner le voyageur de train, comme le spectateur de cinéma, s’ils choisissent d’abaisser leur seuil de vigilance coutumier afin de naviguer entre la veille et le sommeil, et de s’abandonner à la captation imaginaire. Pris dans un mouvement d’oscillation constant, à l’instar du pendule usité par l’hypnotiseur, le sujet moderne peut facilement basculer de l’hystérie à l’hypnose, du choc à l’ennui, de l’apathie à la versatilité, de la réactivité à la suggestibilité. Les discours accueillant les arrivées certes différées, mais homothétiques, du train et du cinéma, semblent emprunter les mêmes cheminements le long de cette ligne qui relie le pôle de l’hystérie au pôle de l’hypnose, tensions permanentes dont le va-et-vient et le balancement incessants du voyage en train (mais aussi de la pensée et du désir, essentiels au cinéma) pourraient être les symboles.».

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